C’est au Canada que Gabrielle commence son parcours académique : après un bac littéraire et des études linguistiques, elle arrive en France et met un premier pas dans le monde du tourisme et du transport. Une révélation.

Aujourd’hui, elle revient sur ses expériences professionnelles qui l’ont tout doucement amenée à accompagner les étudiants de l’Institut Nemo dans la définition de leur projet professionnel.

Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique et professionnel ?

Je suis franco-canadienne. J’ai donc passé un bac littéraire au Canada puis ai suivi des études linguistiques sans poursuivre. Il faut savoir que les études coûtent très cher au Canada, mieux vaut donc avoir une idée précise de ce que l’on veut faire, ce qui n’était pas mon cas à l’époque. Je suis donc partie en France pour suivre des études de tourisme en alternance. J’ai trouvé une école puis un employeur, tout se déroulait bien. Jusqu’au moment où les deux parties se sont brouillées, me laissant ainsi sans rien. J’ai donc décidé de rebondir et de financer par mes propres moyens une formation comme agent d’escale aéroportuaire pour garder un pied dans le monde du tourisme, gagner en compétences et occuper cette année de transition. J’ai donc eu l’opportunité de travailler comme agent d’escale à l’aéroport d’Orly. C’est par cette première expérience que je suis entrée par hasard dans le domaine du transport pour ne plus jamais en sortir.

Étant en intérim, j’ai postulé à une offre d’agent d’escale mais cette fois-ci dans le ferroviaire à la SNCF. A cette époque, l’entreprise souhaitait renforcer la relation client. 

Dans ce contexte, des profils issus de l’aérien étaient intéressants pour renforcer la culture du service en gare, et j’ai eu la chance en 2013 de faire partie d’une grande vague d’embauche d’agents d’escale ferroviaire. Mon travail consistait donc à accueillir les voyageurs, les renseigner, à être une présence rassurante pour eux.

Deux ans plus tard, je changeais de poste pour rejoindre le centre des opérations escales de la gare Paris-Montparnasse en tant qu’opératrice information voyageurs. J’étais alors chargée des affichages, de la communication en gare auprès des voyageurs en cas d’incidents ou d’imprévus : c’est un peu être la voix des bonnes et des moins bonnes nouvelles pour nos voyageurs en gare. C’était un travail en équipe prenant, stressant, avec des horaires décalés, mais également fort enrichissant dans lequel j’étais très épanouie. 

J’ai même remporté la 1ère place d’un concours d’information voyageurs inter-gare.

A ce moment-là de ma carrière je souhaitais monter en compétences. La SNCF m’a donc libéré pour un an et m’a donné l’opportunité de reprendre mes études en reconnaissant mon diplôme par anticipation ce qui est le sésame pour accéder à plus de responsabilités.

J’ai donc intégré l’Institut Nemo grâce à un CPF de Transition pour faire un BTS Transport Logistique. J’ai passé une année incroyable avec une équipe incroyable. Je me suis sentie accompagnée dans mes études et encore plus en tant qu’adulte. J’ai pu prendre confiance en moi, en mes capacités à me dépasser. Le rythme était très soutenu, mais c’était extrêmement motivant.

Grâce à ce diplôme, j’ai été affectée à une autre gare, en tant que dirigeante de proximité (DPX) sur l’équipe Logistique-Gestion de Site de Paris Gare de Lyon. C’était une expérience très enrichissante qui m’a beaucoup appris et m’a montré une autre facette de la SNCF, avec ses projets colossaux.

 Mais au bout d’un peu plus d’un an, je souhaitais tenter une structure à taille plus humaine. Il était temps pour moi de dire au revoir à la SNCF.

J’étais à ce moment-là toujours en contact avec Pierre Bitane, le directeur de l’Institut Nemo. Il cherchait à l’époque une chargée de recrutement. J’ai postulé à l’offre et une semaine plus tard j’étais embauchée. 

Tout comme on l’a fait pour moi, je suis aujourd’hui ravie et honorée de pouvoir accompagner des jeunes (et des moins jeunes) dans la construction de leur projet professionnel, en leur souhaitant à eux aussi de s’épanouir dans les domaines du Transport et de la Logistique.

Quels sont les challenges que tu as pu rencontrer au dans le domaine du Transport ?

Le domaine du transport est un milieu qui très exigeant, qui demande de l’investissement et de la rigueur.

 Ce n’est pas toujours facile de concilier une vie de famille avec les horaires décalés. C’est un milieu où l’on travaille en équipe et où la solidarité est de mise car il a toujours des imprévus. Et ça, il faut en avoir conscience.

C’est également un domaine qui, à mon sens, est encore trop peu valorisé. Je le remarque notamment dans les recrutements que je peux faire. Certains jeunes arrivent avec une vision erronée de ce domaine, déformée par la télévision notamment. 

Mais surtout, c’est un milieu dynamique, et où de nombreux postes sont à pourvoir.

Que souhaites-tu mettre en avant dans le milieu du transport ? 

Ce qui est bien dans le milieu de transport, c’est que l’on peut être polyvalent. On peut passer d’un métier, ou d’un mode de transport, à un autre. Au cours d’une carrière, on acquiert de l’expérience dans les domaines de l’exploitation ou de la logistique qui sont tout à fait transposables d’un poste à l’autre et c’est comme ça qu’on monte en compétences. C’est un domaine utile, qui est porteur de sens, et encore une fois, dans lequel les débouchés sont nombreux.

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin dans ce milieu ?

Ce qui est important dans ce milieu, c’est de prendre ses responsabilités. Nous sommes humains, nous avons le droit à l’erreur, mais il faut les reconnaître et les assumer. Dans ce milieu, vous devez travailler en équipe, vous faites partie d’une chaîne. Vos actions ont un impact sur le travail des autres comme les actions des autres ont un impact sur le vôtre. Il faut donc être en capacité de rebondir et de trouver des solutions en cas de problème.